Vendre son commerce : le lexique simple pour tout comprendre avant de se lancer

« Je veux vendre… mais je ne comprends pas ce que dit mon notaire 🤯 »

Vendre son commerce n’est pas simple.

Vous avez fait tourner votre commerce pendant des années, parfois des décennies. Aujourd’hui, vous pensez à passer la main. Mais à peine avez-vous lancé les démarches que surgissent des termes obscurs : fonds de commerce, droit au bail, pas-de-porte

Pas de panique. Je suis là pour traduire et vous aider à y voir clair. Voici les bases à connaître pour bien vendre votre commerce — sans stress ni jargon inutile.

Le droit au bail : vendre un emplacement, pas une activité

Le droit au bail désigne la possibilité de céder à un repreneur votre droit d’occuper un local commercial, aux conditions prévues dans le bail existant.

Autrement dit, vous ne vendez pas votre commerce, mais l’accès à un emplacement stratégique, souvent à un loyer inférieur au marché.

Prenons un exemple : vous exploitez une boutique depuis 10 ans avec un loyer de 900 € par mois. Dans cette même rue, les loyers sont aujourd’hui à 1 500 €. Un repreneur sera prêt à acheter ce droit au bail, car il récupère le local aux anciennes conditions avantageuses.

Le montant de ce droit dépend :

  • De la localisation et du flux
  • Du montant du loyer actuel
  • De la durée restante du bail
  • Du potentiel commercial

Le droit au bail est souvent confondu avec le pas-de-porte. Pourtant, ces deux notions sont bien différentes :

  • Le droit au bail est versé au locataire sortant.
  • Le pas-de-porte est versé au propriétaire (nous le détaillerons dans un autre article).

➡️ Pour aller plus loin : Service-Public – Cession de droit au bail

Fonds de commerce : vendre votre activité, votre valeur

Le fonds de commerce est ce que vous avez construit : une clientèle, une notoriété, un savoir-faire, des équipements, et parfois un emplacement.

Contrairement au droit au bail, ici vous vendez l’activité en elle-même. C’est la forme la plus complète de cession. Le repreneur achète un outil de travail opérationnel, prêt à l’emploi.

Le droit au bail fait partie intégrante du fonds, s’il y a un local. Il renforce sa valeur, surtout s’il est bien situé et peu cher.

Les éléments qui influencent le prix de votre fonds :

  • Le chiffre d’affaires
  • La rentabilité (notamment l’EBEExcédent Brut d’Exploitation)
  • L’ancienneté de la clientèle
  • Le potentiel de développement

Chaque fonds est unique. Une bonne valorisation passe par une analyse globale et une présentation adaptée aux bons profils d’acheteurs.

Lors de la vente d’un fonds, il est aussi possible d’y inclure le stock, la reprise du personnel, voire certains contrats en cours. Chaque projet est différent : l’évaluation et la stratégie de présentation doivent être adaptées à votre situation.

➡️ À lire : Définition du fonds de commerce

vendre les murs commerciaux et vendre son commerce

Murs commerciaux : vendre le local, valoriser son patrimoine

Lorsqu’on parle de vente de murs commerciaux, on parle de la vente du bien immobilier dans lequel s’exerce une activité : une boutique, un restaurant, un local artisanal ou des bureaux.

Si vous êtes propriétaire des murs, vous avez la possibilité de vendre uniquement le local – à un investisseur qui souhaite percevoir des loyers – ou bien, dans le cas d’un départ ou d’une cessation d’activité, de vendre l’ensemble : murs + fonds de commerce, à un commerçant qui souhaite devenir propriétaire de son outil de travail.

Dans un marché encore actif, vendre ses murs commerciaux permet souvent de transformer une source de revenus réguliers en un capital immédiat, que ce soit pour financer un nouveau projet, une retraite, ou transmettre son patrimoine dans de bonnes conditions.

Deux cas de figure se présentent :

  • Si le local est occupé, vous vendez avec un bail commercial en cours. L’acheteur devient bailleur, récupère les loyers, et sécurise un rendement dès l’acquisition. C’est un schéma très recherché par les investisseurs patrimoniaux.
  • Si le local est libre, il attire les professionnels qui souhaitent s’y installer, tout en devenant propriétaires.

La valeur des murs dépend de nombreux facteurs : l’adresse, l’état du local, les perspectives de rentabilité, ou encore la qualité du bail en place. Un même bien, selon qu’il soit loué à une boulangerie de quartier ou à une grande enseigne, peut voir sa valeur multipliée.

Vendre ses murs, c’est une décision stratégique qui mérite une étude personnalisée. En fonction de votre situation (locataire, bailleur, exploitant, retraité), je vous accompagne pour identifier la meilleure voie : valoriser, transmettre, optimiser.

Pas-de-porte : une somme à l’entrée, pas toujours récupérable

Le pas-de-porte est une notion souvent mal comprise. Il ne s’agit pas d’un droit au bail, ni d’un dépôt de garantie, mais bien d’une somme que le locataire verse au bailleur, lors de l’entrée dans les lieux. Il peut être symbolique dans certaines villes, mais dans les zones très recherchées, notamment les centres-villes ou emplacements n°1, il peut atteindre plusieurs mois de loyer, voire plus.

Juridiquement, le pas-de-porte peut avoir deux natures :

  • Soit il s’agit d’un complément de loyer, intégré dans le calcul de la rentabilité
  • Soit c’est un droit d’entrée, qui ne se récupère pas

Pour le vendeur, c’est une variable à connaître car un pas-de-porte élevé peut impacter l’attractivité du local. Pour l’acheteur, c’est un coût initial supplémentaire à anticiper. Dans tous les cas, mieux vaut clarifier ce point dès le début de la négociation, car il peut être source de blocage ou de confusion.

Bail commercial ou bail professionnel : quelle différence pour la vente ?

Lorsque vous cédez un fonds de commerce ou des murs, la nature du bail en cours est essentielle. Deux types de baux existent :

Le bail commercial, dit « 3-6-9 », est le plus courant dans le commerce. Il offre un cadre protecteur au locataire, notamment le droit au renouvellement, des loyers encadrés, et une stabilité recherchée par les repreneurs comme les investisseurs. C’est ce bail qui est généralement transmis lors d’une cession de fonds ou d’un droit au bail.

Le bail professionnel, quant à lui, concerne les professions libérales (architectes, avocats, consultants…). Il est plus souple, moins protecteur, et ne permet pas de vendre un fonds de commerce ou un droit au bail. Il est donc moins favorable à une valorisation du bien en cas de revente.

Dans un projet de cession, il est crucial de bien vérifier le type de bail en place, ses clauses, sa durée restante, et les conditions de renouvellement. Un bail clair et bien rédigé renforce la confiance des acheteurs… et la valeur de votre bien.

vendre son commerce

EBE : la boussole pour estimer un fonds de commerce

Parmi tous les chiffres que vous pouvez entendre lorsqu’on parle de vente de commerce, l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) est l’un des plus importants. Il permet de mesurer la rentabilité réelle de l’activité, avant charges financières, amortissements et impôts.

Pour faire simple, l’EBE représente ce qu’il reste à l’entreprise une fois qu’elle a payé ses charges courantes : salaires, loyer, électricité, etc. C’est un indicateur clé pour un acheteur, car il montre si le commerce « tourne » vraiment, et s’il peut se rémunérer en le reprenant.

Lorsqu’un fonds de commerce est mis en vente, son prix est souvent exprimé en multiples d’EBE. Un commerce très rentable pourra se vendre 2 à 3 fois son EBE annuel. À l’inverse, une activité faiblement rentable ou irrégulière sera plus difficile à valoriser.

Si vous envisagez de vendre votre activité, il est donc essentiel de bien comprendre, calculer et présenter votre EBE. Et de pouvoir l’expliquer de manière transparente.

Plus-value : anticiper la fiscalité de la vente

Lorsque vous vendez un fonds de commerce ou un bien immobilier, vous réalisez souvent une plus-value, c’est-à-dire la différence entre le prix d’achat (ou la valeur d’origine) et le prix de vente. Cette plus-value est imposée. Et cela peut représenter une somme non négligeable.

La fiscalité applicable dépend du type de bien vendu :

  • Pour un fonds de commerce, on parle de plus-value professionnelle. Elle est soumise à l’impôt sur le revenu, sauf si vous bénéficiez d’un régime d’exonération (par exemple en cas de départ à la retraite ou si votre chiffre d’affaires est inférieur à certains seuils).
  • Pour des murs commerciaux, c’est une plus-value immobilière. Elle dépend de la durée de détention, avec un système d’abattements progressifs. Après 22 ans de détention, vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu (mais pas de prélèvements sociaux avant 30 ans).

Mieux vaut anticiper cette fiscalité, car elle impacte directement le produit net de votre vente. Une simulation personnalisée vous permet de décider s’il est préférable de vendre maintenant, ou d’attendre, ou de réorganiser votre patrimoine avant la cession.

Clause de non-concurrence : protéger le repreneur

Lors de la vente d’un fonds de commerce, il est très fréquent d’intégrer une clause de non-concurrence. Elle interdit au vendeur de rouvrir une activité similaire dans un périmètre et une durée définis, afin de protéger le repreneur.

Cette clause n’est pas automatique, mais elle est très souvent exigée. Elle montre que vous cèdez réellement votre activité, votre clientèle et votre savoir-faire, sans revenir faire concurrence dans la même rue deux mois plus tard.

Elle doit être proportionnée (ni trop large, ni trop vague), sinon elle peut être contestée. Généralement, on prévoit une interdiction de 2 à 5 ans dans un rayon de 1 à 10 km, selon le type de commerce.

Pour vous, c’est aussi l’occasion d’acter clairement un changement de vie ou une reconversion, sans malentendu.

Stock : à part, mais à ne pas oublier

Lorsque vous vendez un fonds de commerce, le stock (marchandises, fournitures, consommables) n’est pas automatiquement compris dans le prix de vente. Il est en général estimé à part, puis racheté en supplément par le repreneur, à sa valeur réelle au jour de la signature.

C’est un point à anticiper pour éviter toute mauvaise surprise. Le stock doit être :

  • Réellement vendable (pas trop ancien, pas détérioré)
  • Comptabilisé de manière claire
  • Évalué objectivement (souvent avec un expert ou en accord mutuel)

Une gestion saine de votre stock jusqu’au jour de la vente est donc un levier de négociation supplémentaire.

Garantie d’actif et de passif (GAP) : sécuriser la transaction… quand c’est nécessaire

La garantie d’actif et de passif, souvent abrégée GAP, est un engagement contractuel par lequel le vendeur s’engage à rembourser une partie du prix à l’acheteur si certains risques apparaissent après la vente.

Cette garantie est surtout utilisée dans la vente de sociétés (parts sociales ou actions), mais peut aussi apparaître dans des ventes de fonds de commerce importants, notamment s’il y a :

  • Un stock important à reprendre
  • Des contrats en cours (bail, fournisseurs)
  • Des éléments de passif potentiels (litiges, fiscalité, cotisations sociales, etc.)

L’idée est simple : si le repreneur découvre, après la vente, un problème non signalé qui concerne la période où tu étais encore propriétaire (ex : redressement fiscal, dette fournisseur oubliée), tu peux être amené à l’indemniser.

👉 Ce type de clause n’est pas courante pour les petits commerces. Mais dans les dossiers complexes ou les transactions à enjeux, elle rassure les acquéreurs et facilite les financements bancaires.

Un accompagnement par un professionnel est recommandé pour en cadrer précisément les limites (montant maximal, durée, conditions de mise en œuvre…).

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Zone de chalandise : connaître son territoire commercial

La zone de chalandise est l’espace géographique d’où provient la majorité de vos clients. Elle peut être définie en kilomètres, en temps de trajet, ou en bassins de population.

Elle est un élément clé d’analyse de la performance commerciale et de la valorisation du commerce. Plus la zone est large, dense, et bien desservie, plus le potentiel de l’activité est fort.

Les zones de chalandise se divisent souvent en trois niveaux :

  • Zone primaire : clientèle la plus proche et fidèle
  • Zone secondaire : clientèle régulière mais plus distante
  • Zone tertiaire : clientèle occasionnelle ou touristique

Lors d’une vente, il est pertinent de fournir des données sur cette zone (études INSEE, flux piéton, trafic, profils de population) pour rassurer les repreneurs et justifier votre prix.

➡️ Voir les outils disponibles via la CCI

Centre commercial : un environnement à règles spécifiques

Un centre commercial, une galerie marchande ou un retail park n’est pas un simple alignement de commerces. C’est un environnement contractuel structuré, souvent régi par :

  • Un bail commercial spécifique
  • Un règlement intérieur
  • Des redevances (charges communes, communication, sécurité)

Pour le vendeur, cela signifie que le fonds ou le droit au bail est encadré par un certain nombre d’obligations. Pour l’acheteur, il faudra tenir compte de ces charges dans le calcul de rentabilité.

L’avantage : les centres commerciaux offrent souvent un flux régulier, la présence d’enseignes locomotives, un accès facilité. Mais la contrepartie, ce sont des conditions contractuelles plus strictes, à bien lire avant toute cession.

Bail “tous commerces” : une souplesse qui augmente la valeur

Un bail “tous commerces” est un contrat qui autorise l’exploitation de toute activité commerciale, sans restriction.

C’est un véritable atout pour la revente, car cela signifie que le repreneur peut implanter l’activité de son choix, dans la limite du respect de la tranquillité publique ou des règles locales d’urbanisme.

Exemple : vous exploitez une épicerie fine, mais le repreneur veut ouvrir un salon de thé ? Si votre bail est « tous commerces », il n’aura pas besoin d’un accord du bailleur.

Ce type de bail :

  • Élargit le nombre d’acheteurs potentiels
  • Accélère la transaction
  • Peut justifier un prix de vente plus élevé

Mais attention : tous les baux ne le sont pas. Beaucoup sont limités à une activité précise (ex : « salon de coiffure exclusivement »). Il est donc essentiel de vérifier cette clause dans votre bail avant d’annoncer une souplesse d’usage à un acquéreur.

Conclusion : mieux comprendre, mieux vendre

La vente d’un commerce, qu’il s’agisse du fonds, du droit au bail, des murs ou de l’activité dans son ensemble, ne s’improvise pas. Elle repose sur une bonne maîtrise des termes, une lecture claire des documents, et une capacité à se mettre à la place du repreneur.

Ce lexique n’a pas vocation à remplacer un conseil juridique, mais à vous donner les clés de compréhension pour avancer sereinement dans votre projet de transmission ou de valorisation.

Que vous soyez commerçant de longue date, propriétaire d’un local, ou simplement en réflexion, sachez qu’un accompagnement bienveillant, pédagogique et structuré peut faire toute la différence.

Et maintenant ? Parlons de votre projet

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